Son patrimoine
Aréas, Aresse, Arez, Arrès, Arec ?
« Il est toujours périlleux de déterminer l’origine d’un nom de lieu. C’est le cas d’ « Arès », qui fait rêver à quelque débarquement de Crétois ou de Grecs, une simple légende …
Précisons qu’il n’y a pas d’autre Arès en France et que le nom est très ancien. Il figure dans un document daté de l’an 1506. On le voit écrit Aréas, Aresse, Arez, Arrès. Pour certains, le nom serait d’origine gauloise, provenant de la contraction de are, devant, dunum, fort. Les dictionnaires de noms de lieux sont muets sur le sujet. Dans les dictionnaires gascons, on lit « Ares », une chose quelconque. Inacceptable. Aréas, sablonneux, caillouteux. Soit. Plus intéressant. Sur les cartes du XVIIe siècle on remarque une île nommée « Arac, île flottante ». Il s’agit évidemment d’un de ces îlots qui se formaient dans le delta de la Leyre, ancêtre du Bassin».
Extrait du livre « Arès, Le Temps Retrouvé » par Max Baumann, avril 1994.
La jetée d’Arès
Elle est en pierre cimentée. C’est la jetée la plus ancienne du bassin. Elle date du XVIII siècle.
Le chenal d’Arès ne venant pas au bord du rivage, il faut permettre l’accès de ce dernier aux bateaux des nombreux pêcheurs, puis des ostréiculteurs, soit plus de 500 pinasses à la fin du XIXème siècle, sans compter les chalands chargés de poteaux de mine.
La construction de cette « longue bande pierreuse », comme l’appelle Jean Balde dans son roman le Goéland, s’impose.
Arès est le seul village des bords du bassin à avoir une jetée aussi simple. Depuis le XVIIIème siècle, elle a été un peu élargie et allongée.
Elle permet lors de grandes marées, d’avoir l’impression de marcher sur l’eau.
Les canons (vers 1800)
Pendant la Révolution et sous l’Empire, les autorités redoutent un débarquement anglais.
Arès est donc dotée de plusieurs canons. En 1992, deux canons restaurés sont placés de chaque côté de l’entrée de la jetée.
La tour (1840)
Cette tour, construite en 1840 par Louis-David Allègre, l’inventeur du chalutage à vapeur, alors propriétaire du Château d’Arès, était en fait un moulin à vent parmi d’autres.
Lorsque le chemin de fer permet l’approvisionnement en farine, ces moulins disparaissent. En 1882, celui-ci est désaffecté et transformé en pseudo tour de défense par André Borduron, avec l’accord de la châtelaine, veuve de Léopold Javal qui avait acquis le château en 1847. La tour, restaurée en 1975 par la municipalité, abrite actuellement un transformateur.
Ancienne gare
La création d’une ligne de chemin de fer à voie unique entre Facture et Arès, bientôt prolongé jusqu’à Lesparre, autorisée par décret impérial de 1857, nécessite la création d’une gare.
Celle-ci est inaugurée en 1884. Avec cinq voies, elle a pendant près de 80 ans, une activité importante aussi bien dans le domaine voyageurs que dans celui des marchandises. Des trajets Paris-Arès, le vendredi soir avec retour le dimanche soir, sont même proposés par la compagnie P.O.Midi, ancêtre de la S.N.C.F. Mais le réseau de la Compagnie des Chemins de Fer Économiques de la Gironde est déclassée en 1979, et la gare d’Arès est désaffectée. Ce bâtiment accueille maintenant les activités de plusieurs associations arésiennes, et a vocation a accueillir prochainement une halte cyclistes.
L’église Saint Vincent de Paul (1878)
L’église, construite à partir de 1872, est consacrée en 1878.
La première célébration a lieu en 1873.
L’édifice succède à une chapelle en bois érigée en 1847 avant la création de la commune qui résulte de la séparation d’Andernos et Arès en 1851. La construction néo-romane répond à toutes les normes traditionnelles des édifices chrétiens de l’apogée du christianisme. L’église possède de très beaux vitraux dus à Raymond Mirande et mis en place en 1978 pour le centenaire. Ils évoquent l’histoire d’Ève à Marie, puis les évènements qui vont de la résurrection de Lazare à la Pentecôte. Ils figurent enfin, dans le choeur, les anges, la Jérusalem céleste, la Trinité et les quatre Évangélistes. La réfection extérieure de l’église et du clocher a eu lieu en 2011. De nouveaux vitraux ont été réalisés en 2023 par Christophe Mirande, artiste émailleur, fils de Raymond Mirande et Amandine Steck, vitrailliste maître verrier.
Le château d’Arès (1849)
La date exacte de construction du château actuel est controversée. Diverses demeures appartenant à de grandes familles seigneuriales existent dès le Moyen Âge.
La dernière connue brûle en 1704. Un château est alors construit vers 1775 lorsque que Louise-Françoise Lemesle achète la baronnie d’Arès avant de la revendre à François de Belcier en 1784. Ce château ayant partiellement brûlé est reconstruit en 1849 par Léopold Javal, banquier, devenu propriétaire en 1847. Sa fille, Sophie, mariée à Paul Wallerstein, en hérite en 1893. Elle apporte quelques modifications au château, notamment l’adjonction d’une aile sud et d’un deuxième étage par l’aménagement des combles. Le château est vendu à la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale en 1948.
Ancienne mairie (1890)
Cette demeure bourgeoise, construite par un architecte parisien, est appelée successivement château Dupuy, puis villa les Chênes, est acquise par la mairie d’Arès en 1961, lorsque la première mairie est remplacée par une maison de retraite.
En 1993, les anciennes écoles sont transformées en nouvel hôtel de ville, et le château Dupuy devient mairie annexe. Aujourd’hui, il abrite l’école de musique. La pièce principale est devenue la salle des mariages. Dès l’origine, les épis de faîtage du toit sont ornés de dragons surmontés de girouettes. Le parc est composé de nombreux arbres remarquables.
La salle des mariages
Le salon d’apparat du château Dupuy, la pièce principale de cette demeure, devient successivement le bureau du maire, puis la salle des mariages de la commune.
La pièce est ornée d’une cheminée de la fin du XIXe siècle, surmontée d’une grande glace, et d’un autre miroir en vis-à-vis de 2,10 mètres de haut, flanqué de deux appliques en bronze doré, de chacune cinq lumières. Un lustre, assorti aux appliques, garni de dix-huit lampes, est suspendu au plafond ovale. Les corniches et les dessus de portes sont décorés de rinceaux en stuc. Des chaises et des fauteuils d’époque, en bois d’ébène, recouverts de velours cramoisi, complètent l’ensemble. Le tout est agrémenté depuis 2023 d’un kiosque réalisé par un artisan arésien.
Ancienne maison de santé
En 1895, Paul et Sophie Wallerstein, châtelains d’Arès, fondent au coeur du village « une maison de santé » alors modeste, mais comportant une salle d’opération, un dispensaire et un pavillon pour contagieux.
Un deuxième pavillon est construit en 1901, et d’autres agrandissements sont réalisés en 1911 et 1923, auxquels s’ajoute une maternité en 1928. L’ensemble faisait partie de la fondation Wallerstein, reconnue d’utilité publique le 9 décembre 1904 et couronnée par l’Académie française en 1926. En 1977, cette même fondation crée le centre médico-chirurgical sur des terrains légués par Sophie Wallerstein. L’ancienne maison de santé devient alors une maison de retraite gérée par la fondation Paul-Louis-Weiller, associée à la Croix-Rouge française.
Aérium et préventorium
Dans le cadre de ses fondations humanitaires, Sophie Wallerstein créée un aérium, inauguré en 1913.
L’établissement, agrandi au fil des années, est destiné à recevoir une centaine d’enfants de familles modestes qui ont besoin du grand air de la mer et des pins pour recouvrer une bonne santé. L’aérium est rapidement complété par un préventorium. Réalisés par un cabinet d’architectes parisiens, ces bâtiments représentent l’archétype de tous les établissements médicaux pour enfants, construits en France entre les deux guerres. L’activité cesse à la fin de l’année 1970. Aujourd’hui, c’est toujours une propriété privée.